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Liban: création d'une délégation chargée de négocier avec le FMI

Le Liban a annoncé jeudi la formation d'une nouvelle délégation officielle en vue d'une reprise des négociations avec le Fonds monétaire international (FMI) sur un plan de sauvetage visant à freiner l'effondrement économique que connait le pays depuis deux ans.

"Etant donné que le Liban doit reprendre les pourparlers avec le FMI, parallèlement à l'élaboration et l'exécution d'un plan de relance", une délégation a été chargée de "négocier avec le FMI", a indiqué un communiqué du bureau du Premier ministre Najib Mikati. 

La délégation inclut le vice-Premier ministre Saadé Chami, le ministre des Finances Youssef el-Khalil, le ministre de l'Economie Amine Salam, le gouverneur de la Banque centrale Riad Salamé et fera appel "à des experts en fonction des sujets et des dossiers examinés durant le processus de négociations".
Formé il y a moins de trois semaines, le nouveau cabinet libanais s'est engagé dans son plan d'action à relancer dans les plus brefs délais les négociations avec le FMI, après 13 mois de vide politique ayant aggravé une crise qualifiée par la Banque mondiale d'une des pires dans le monde depuis 1850.

Lourdement endetté, le pays a annoncé en mars 2020 son premier défaut de paiement dans l'histoire, avant d'approuver un plan de réformes et de lancer des pourparlers avec le FMI, restés toutefois lettre morte. 

Entamés en mai 2020, ces négociations ont fini par dérailler deux mois plus tard sur fond de divisions --côté libanais-- sur la répartition des pertes à assumer entre l'Etat et ses principaux créanciers, la Banque centrale et des banques commerciales notamment. 

Depuis le début de la crise  à l'automne 2019, la monnaie locale a perdu environ 90% de sa valeur face au billet vert, provoquant une inflation à trois chiffres. 

Et 78% des Libanais vivent sous le seuil de pauvreté, contre moins de 30% avant la crise, selon l'ONU. 

Jeudi, le chef de l'Etat, Michel Aoun, a rencontré une délégation du cabinet de conseil français Lazard --qui avait largement contribué au plan de réformes adopté par le gouvernement précédent--, lui demandant une "révision" de la feuille de route à la lumière des évolutions économiques et financières depuis plus d'un an. 

La communauté internationale, Paris en tête, a maintes fois appelé à la formation d'un gouvernement réformateur, conditionnant l'octroi d'aides substantielles à des réformes structurelles qui se font attendre depuis des années.  

 

AFP